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On voit un jeune homme à la nage
Qui veut joindre le Saint-Géran,
Mais repoussé sur le rivage
Tout son courage est impuissant.
C’est Paul, c’est mon cher Paul, dit-elle ;
Lui seul pour moi peut s’exposer.
En vain cette amante fidèle
Lui tend ses bras pour l’embrasser.

La mer redouble sa furie ;
Elle entraîne le bâtiment :
Et l’œil serein de Virginie
S’attache aux cieux en ce moment.
Par les flots elle est emportée
Avec les débris du vaisseau ;
Mais par d’autres flots rejetée,
L’abyme n’est point son tombeau.