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Page:La Feuille villageoise, numéros 1 à 27 (30 sept. 1790 - 31 mars 1791).djvu/358

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selle, elle reconnoît l’église Romaine comme la mère antique de toutes les églises, pour le point de ralliement de tous les fidèles, pour la métropole vénérable de l’univers chrétien. Elle n’a point enlevé l’encensoir de nos temples, pour l’attacher au trône : elle n’a point enlevé les livres saints de la main qui en étoit la dépositaire solemnelle. L’union la plus intime, la plus sincère est conservée avec le chef visible de l’église. La suprématie spirituelle est respectée, avouée, raffermie. Le centre d’unité chrétienne étoit un article de foi contesté par les incrédules : il devient un article de civisme lié à toutes nos loix. La religion sort du nuage ; son émersion subite doit charmer tous les regards pieux, et son flambeau se rallume au moment où il sembloit presque éteint. Quatre vingt-trois évêchés placés dans quatre-vingt-trois departemens, sont, en quelque sorte, quatre-vingt-trois signaux de notre alliance, de notre communion avec l’église de Rome.

Dans les premiers siècles de l’église, les évêques n’ont jamais eu recours aux souverains pontifes, à l’effet d’en obtenir l’institution canonique. Cette proposition est principalement appuyée sur le discours de M. l’abbé Maury, où il dit que Saint-Jacques établit plusieurs évêques sans consulter Saint-Pierre.

C’est dans le fond de ma conscience, c’est aux pieds du crucifix, l’oracle des chrétiens, c’est l’évangile sous mes yeux, c’est d’après avoir conculté les meilleurs auteurs que j’ai discuté tous ces articles. C’est devant le tabernacle saint, où repose Jésus-Christ, c’est devant le peuple qui m’écoute, et le Dieu qui me juge, que je vais réciter le serment civique ordonné par l’assemblée nationale.

Pasteurs de l’église, daignez, non pas être entraînés par mon exemple, mais convaincus de la solidité de mes motifs… je réduis mon discours à deux résultats : ceux qui s’opposent aux réformes de la discipline extérieure du clergé, veulent deux choses, ou le schisme de l’église gallicane, ou la contre-révolution de l’empire François ; ils sont donc les vrais ennemis de Rome, et les vrais ennemis de la France.

Portion d’un peuple souverain, vous qui en êtes