Courut au tresor comme au feu.
II trouva des voleurs, et n’ayant dans sa bourse
Qu’un écu pour toute ressource,
Il leur promit cent talens d’or ;
Bien comptez et d’un tel tresor.
On l’avoit enterré dedans telle Bourgade.
L’endroit parut suspect aux voleurs ; de façon
Qu’à nostre prometteur l’un dit : Mon camarade
Tu te moques de nous, meurs, et va chez Pluton
Porter tes cent talens en don.
e Chat et le Renard comme beaux petits saints,
S’en alloient en pelerinage.
C’estoient deux vrais Tartufs, deux archipatelins,
Deux francs Pate-pelus qui des frais du voyage.
Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage,
S’indemnisoient à qui mieux mieux.
Le chemin étant long, et partant ennuyeux,
Pour l’accourcir ils disputerent.
La dispute est d’un grand secours ;
Sans elle on dormiroit toûjours.
Nos Pelerins s’égosillerent.
Ayant bien disputé l’on parla du prochain.
Le Renard au Chat dit enfin ;
Tu pretends estre fort habile ;
En sçais-tu tant que moy ? J’ay cent ruses au sac.
Non, dit l’autre ; Je n’ay qu’un tour dans mon bissac,
Mais je soûtiens qu’il en vaut mille.
Eux de recommencer la dispute à l’envy.
Sur le que si, que non tous deux estant ainsi,