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CONTES ET NOUVELLES.

Sonne au Convent de toute sa puissance.
Qui venez-vous demander ? luy dit-on.
C’est Pere André, celuy qui d’ordinaire
Entend Alis dans sa confession :
Vous demandez, reprit alors un Frere,
Le Pere André, le Confesseur d’Alis ?
Il est bien loin : helas ! le pauvre Pere
Depuis dix ans confesse en Paradis.



XI. — IMITATION D’ANACRÉON [1]


O toy qui peins d’une façon galante,
Maistre passé dans Cytere et Paphos,
Fais un effort ; peins-nous Iris absente.
Tu n’as point veu cette beauté charmante,
Me diras-tu : tant mieux pour ton repos.
Je m’en vais donc t’instruire en peu de mots.
Premierement, mets des lys et des roses ;
Aprés cela des Amours et des Ris.
Mais à quoy bon le détail de ces choses ?
D’une Venus tu peux faire une Iris.
Nul ne sçauroit découvrir le mystere :
Traits si pareils jamais ne se sont veus ;
Et tu pourras à Paphos et Citere
De cette Iris refaire une Venus.

  1. Imitation des odes 28 et 29, (εἰς τήν ἑαυτοῦ ἑταίραν et εἰς βάθυλλον). Dans les éditions publiées par M. Walckenaer cette pièce est intitulée : Portrait d’Iris.