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P O Ë M E


D U


Q U I N Q U I N A [1]




A MADAME LA DUCHESSE DE BOUILLON.




CHANT PREMIER.


Je ne voulois chanter que les Heros d’Esope :
Pour eux seuls en mes Vers j’invoquois Caliope
Mesme j’allois cesser, et regardois le port.
La raison me disoit que mes mains estoient lasses ;
Mais un ordre est venu plus puissant et plus fort
Que la raison : cet ordre accompagné de graces,
Ne laissant rien de libre au cœur ny dans l’esprit,

  1. Publié en 1682, en tête d’un volume intitulé : Poëme du quinquina et autres ouvrages en vers de M. de La Fontaine. A Paris, chez Denis Thierry et Claude Barbin, in-12. La Fontaine s’est surtout servi, pour écrire ce poëme, du traité : De la guérison des fièvres par le quinquina, composé par Monginot, son ami.