Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 2.djvu/433

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


P O Ë M E


D U


Q U I N Q U I N A




SECOND CHANT.


Enfin, grace au demon qui conduit mes ouvrages,
Je vais offrir aux yeux de moins tristes images ;
Par luy j’ay peint le mal et j’ay lieu d’esperer
Qu’en parlant du remede il viendra m’inspirer.
On ne craint plus cette hydre aux têtes renaissantes,
La fievre exerce en vain ses fureurs impuissantes :
D’autres tems sont venus, Loüis regne ; et les Dieux
Reservoient à son siecle un bien si precieux ;
A son siecle ils gardoient l’heureuse découverte
D’un bois qui tous les jours cause au Styx quelque perte.
Nous n’avons pas toûjours triomphé de nos maux :
Le Ciel nous a souvent envoyé des travaux.
D’autres tems sont venus : Loüis regne ; et la Parque
Sera lente à trancher nos jours sous ce Monarque.
Son merite a gagné les arbitres du sort ;
Les destins avec luy semblent être d’accord.
Durez, bienheureux tems ; et que sous ses auspices
Nous portions chez les morts plus tard nos sacrifices.