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PHILEMON ET BAUCIS.


SUJET TIRÉ DES METAMORPHOSES D’OVIDE.[1]


Poëme dedié


A Mgr LE DUC DE VENDOME[2]




Ny l’or ny la grandeur ne nous rendent heureux.
Ces deux Divinitez n’accordent à nos vœux
Que des biens peu certains, qu’un plaisir peu tranquile :
Des soucis devorans c’est l’éternel asile ;
Veritables vautours, que le fils de Japet
Represente, enchainé sur son triste sommet.
L’humble toict est exempt d’un tribut si funeste.
Le Sage y vit en paix et méprise le reste :
Content de ces douceurs, errant parmi les bois,
Il regarde à ses pieds les favoris des Rois,
Il lit au front de ceux qu’un vain luxe environne

  1. Lib. VIII.
  2. Ce poëme, publié sous ce titre en 1685 dans les Ouvrages de prose et de poësie des sieurs de Maucroix et de la Fontaine, t.I, p.78, forme la fable XXV du recueil de Fables choisies de 1694.