Aller au contenu

Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces diffcultez arresterent la pauvre épouse quelque peu de temps. Elle les franchit à la fin, se leva sans bruit, prit le poignard et la lampe qu’elle avoit cachez, s’en alla le plus doucement qu’il luy fut possible vers l’endroit du lit où le Monstre s’estoit couché, avançant un pied, puis un autre, et prenant bien garde de les poser par mesure, comme si elle eust marché sur des pointes de diamans. Elle retenoit jusqu’a son haleine et craignoit presque que ses pensées ne la décelassent. 1[ s’en falut peu qu’elle ne priast son ombre de ne point faire de bruit en l’accompagnant.

A pas tremblans et suspendus, Elle arrive enfin où repose Son époux aux bras étendus, Époux plus beau qu aucune chose : C’estoit aussi l’Amour : son teint, par sa fraischeur Par son éclat, par sa blancheur Rendoit le lys jaloux, faisoit honte à la rose. Avant que de parler du teint, Je devois vons a>’oir ddFeint, Pour aller par ordre en l’affaire, La posture du Dieu. Son col estoit panchl : C’est ainsi que le Somme en sa Grotte est couch ; Ce q’il ne faloit pas vous taire. Ses bras demy has taloient des appas, Non d’ un Hercule, ou d’art Atlas, D’un Pan, d’un ytrain, ou d’un Faune, Ny roesroe ceux d’une Areazone ; Mais ceux d’une Venus l’dge de vin ans. Ses chereux pars et flotans Et que les mains de la Nature Avoient frisez l’aranture, Celles de Flore paumez,, Cachoient quelques attrai dignes destre estimez ; Mais Psich n’en estoit qu’ prendre plus facile Car, pour un qu’ils cachoient, die en soupfonnoit mille Lenrs anneaux leurs boucles, leurs