Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

80 PSHg, Ne dites point qu’ils y vont pour se r&ioiiir reprit Ariste, dites qu’ils y vont pour se diverfir. Or. ie vous soustiens, avec le mesrne Platon, qu’il n’, a divertissement 6gal & la Tragedie, ny qui meine plus les esprits ok il phist au Pote,. Le mot dont se sert ,Platon fait qu.e le me. figure le mesme Poae se renoant mature de tout un peuple et faisant aller les ames cornme des troupeaux, et cornme s’il avoit en ses mains la baguette du Dieu Metcure. Je vous soustiens, dis-ie, que les maux d’autruy nous divertissent, c’est-&-dire qu’ils nons attachent l’esprk. Ils penvent attacher le vostre agreablernent, poursuivit Gelaste, mais non pas le mien. En refit&, je vous trouve de rnauvais goust. I1 vous soffit que I’on vous attache l’esprit ; que ce sok avec des charmes agreables ou non, avec les serpens de Thisiphone, il ne vous importe. Quand vous me feriez passer ’effet .de 1.a TragediepouF’une espece d’enchanement, ce a lero,t-il que I’effet de la Comedic n’en fust un aussi ? Ces deux choses estant 6gales, serez-vous si fou de pr.fdrer la premtere hq’autre ? — Mas vous mesme, reprit Ariste osez-vous mettre en comparaison le plaisir du Rire avec la Piti ; la piti, qui est un ravissement, une extase ? Et compelle magntkte, et que la plupart nomment pierre d’Hracle. Car cete pierre non seulement attire les anneaux tie fer, rnais leur communique ta vertu de produke le mme effet qa’elle et rt’attirer d’autres anneaux. En solte qu’on voit quelquefois une 1ongue chMne de morceaux tie fer et rt’anneaux suspendus les uns aux antres ; et tons ces anneaux tirent leur vertu de cette pierre. Pareillement la Muse inspire par elle-mme les pontes, et ceux-ci communiquant/ rt’autres leur enthousiasme, il s’en forme une chane d’hommes inspires. (Llon, on de la Polsie, traduction tie Grou.) 1. Traduction aussi hatdie qu’exacte de ce passage :

?  ? ta. (Minos.)