Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/85

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ment ne le seroit-elle pas, si les larmes que nois versons pour nos propres maux sont, au sentiment d’Ho.mere (non pas tout & fait aumien), giles larmes ; dis le, sont au sentiment de ce divin Pote, une espece e volupt67 Car encet endroit oh il fait pleurer Achille et Priam, l’n du souvenir de Patrocle, l’autre de la mort du dernier de ses enfans, il dit qu’ils se saoulen, de ce plaisir ; il les fait ioiir du ple6rer comme sic estoit quelque chose de d61icieux . ’ Le Ciel vous veiiille envoyer beaucoup de ioiiissances pareilIes, reprit Gelaste ; je n’en sera nu lemerit ialoux. Ces extases de la piti6 n’accom’modent pas un homm de mon humeur. Le rite a pour’moy quelque chose de plus vif et de plus sensible : enfin le fir….

e me rlt aavantage. Toute la nature est en cela de 

mort avis. Allez-ous-en la Cour de Cythere, vous y trouverez des Ris, et ’amais de pleurs .Nous voicy d6ia retombez, dt Anste, dans ces ra sons qul n ont aucune sohdlte : vous estes le plus frivole dfenseur de la Comedie que i’aye veu depuis bien long-temps. Et nous voicy retombez dans le PIatonisme, repliqua Gelaste : demeurons-y donc, puisqu cela vous plaist tant. Je m’en vais vous dire’qhelcfie chose d’essentiel contre le pl,eurer, et veux v/)us onvaincre par ce roesroe endro td Homere dont vous avez fat vostre capital. QEand Achille a pleur son saoul (par patenthese ie crois qu’AchiIl/ ne rioit pas de tooins bon courage ; tout ce que font les Heros, ils le font das le supreme der de perfection), Iorsqu’Achille, dis- e, s’est rassasie de ce beau phisir de vetset des larmes, il dit /t Priam : VieiIIard, tu es miserable : teIle est la cndition des mortels, ils passent leur vie dans les pleurs. Les Dieux seuls sont exempts de real, et vivent l/t-haut leur ais sans rien souffrir. Oe r6pondrez-vous 3. cela ? . . 1Iiade xmv, o9-2. La Fontaine. IlL 6