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Ma mère alors me querelle.
« Petite fille, dit-elle,
N’écoutez point les amants.
Ils sont indiscrets, volages,
Téméraires, et peu sages ; [155]
Ils font mille faux serments :
Ils sont jaloux, ils sont traîtres,
Et tyrans quand ils sont maîtres,
N’écoutez point les amants. »
Ecoutez ma chansonnette, [160]
Et l’écho qui la répète,
Et ces rossignols charmants :
Leur musique est sans pareille ;
Mais ne prêtez point l’oreille
Au ramage des amants. [165]
DAPHNE.
Méroé, poursuivez nos divertissements.
MERŒ.
J’ai vu le temps qu’une jeune fillette
Pouvait, sans peur, aller au bois seulette.
Maintenant, maintenant les bergers sont loups :
Je vous dis, je vous dis : « Filles, gardez-vous. » [170]