Astrée aurait pu lire en cette onde sincère
Mon innocence et son erreur ;
Elle m'aurait trouvé fidèle.
Vous aimez trop une beauté cruelle :
Oubliez-la : cédez à des transports plus doux,
Et songez qu'en ces lieux il est une princesse
Dont les appas et la tendresse
Sont dignes d'un amant aussi parfait que vous.
Laissez la constance
Aux heureux amants.
Vous souffrez mille tourments ;
Vous aimez sans espérance.
Laissez la constance.
Des plaisirs les plus charmants
Amour ici récompense
De si justes changements.
Laissez la constance
Aux heureux amants.
Vous voulez m'engager sous un nouvel empire ;
Et dans mes premiers feux je veux persévérer.
Ce n'est point par conseil que notre cœur soupire,
Ou qu'il cesse de soupirer.
Ce n'est point par conseil que notre cœur soupire,
Ou qu'il cesse de soupirer.
Votre princesse est jeune et belle
Elle mériterait le cœur d'un souverain ;
Mais celui d'un berger ! Quelle gloire pour elle !
Nymphe, vous combattez en vain
La foi que j'ai jurée.
Combattez-la quand vous verrez Astrée.