Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 4.djvu/420

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Astrée aurait pu lire en cette onde sincère

Mon innocence et son erreur ;

Elle m'aurait trouvé fidèle.

LÉONIDE


Vous aimez trop une beauté cruelle :

Oubliez-la : cédez à des transports plus doux,

Et songez qu'en ces lieux il est une princesse

Dont les appas et la tendresse

Sont dignes d'un amant aussi parfait que vous.

Laissez la constance

Aux heureux amants.

Vous souffrez mille tourments ;

Vous aimez sans espérance.

Laissez la constance.

Des plaisirs les plus charmants

Amour ici récompense

De si justes changements.

Laissez la constance

Aux heureux amants.

CÉLADON


Vous voulez m'engager sous un nouvel empire ;

Et dans mes premiers feux je veux persévérer.

Ce n'est point par conseil que notre cœur soupire,

Ou qu'il cesse de soupirer.

CÉLADON ET LÉONIDE. ensemble.


Ce n'est point par conseil que notre cœur soupire,

Ou qu'il cesse de soupirer.

CÉLADON


Votre princesse est jeune et belle

Elle mériterait le cœur d'un souverain ;

Mais celui d'un berger ! Quelle gloire pour elle !

Nymphe, vous combattez en vain

La foi que j'ai jurée.

Combattez-la quand vous verrez Astrée.

LÉONIDE