Nous parcourons en vain tous les bords du Lignon.
Reposons-nous, ma sœur ; entrons dans ce bocage.
Ô dieux ! J’y vois un temple.
Il porte votre nom.
Je viens de voir, au fond de cet ombrage,
Ces mots écrits par Céladon
"C'est dans cette demeure
Qu'un amant exilé cherche en vain quelque paix.
Que, pour le prix des pleurs qu'il y verse à toute heure,
Puisse Astrée être heureuse, et n'en verser jamais !"
Quoi ! De son ennemie il en fait sa déesse !
Au moment que je viens de causer son trépas,
Il me consacre un temple, et demeure ici-bas
Afin de m'adorer sans cesse !
Dans ce sombre réduit retirons-nous, ma sœur.
Pourrais-je, après de tels outrages,
Sans honte et sans remords jouir d'un tel honneur ?
Un tombeau m'est mieux dû qu'un temple et des hommages.
Scène VII