C’est d’en remettre au temps la cure et le soucy.
Quant à vostre cadet, j’en espere autre chose.
Damis
Qu’il s’asseure de moy, quelque objet qu’il propose.
Un autre auroit voulu s’en reserver le choix ;
Mais n’estant pas d’humeur à prendre tous mes droits,
Si la beauté luy plaist, j’entens qu’il se contente,
Et la dot d’une bru ne fait point mon attente.
Il me peut satisfaire et suivre son desir,
Pourveu que de naissance il sçache la choisir.
Cecy les reduiroit, s’ils estoient tous deux sages.
J’ay du bien, grace aux Dieux, assez pour trois mesnages ;
Il ne m’est plus besoin de former d’autres vœux
Que de me voir bien-tost renaistre en mes neveux,
Et qu’un petit Cherée entre mes bras se jouë.
Parmenon
Vostre desir est juste, et, pour moy, je le louë.
Damis
Je m’en suis, Parmenon, si fort entretenu,
Que je crois desja voir mon cadet revenu.
Parmenon
Vous le verrez aussi, dormez en asseurance ;
Je ne suis pas devin, mais j’ay bonne esperance.
Qui vous en parleroit, Monsieur, dés aujourd’huy ?
Damis
Tu flattes un peu trop l’amour que j’ay pour luy.
Parmenon
Il n’est, à mon avis, que d’avancer matiere.
Damis
Je remets en tes mains mon esperance entiere.
Parmenon
Il s’en faut asseurer le plus tost qu’on pourra.