Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/245

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Il en ressort plus blanc et plus beau que jamais :
Les oiseaux sont honteux d’avoir crû l'imposture;
Et les Canards confus se taisent desormais.


XI.

LE PESCHEUR ET LES POISSONS.

Jadis Demetrius le grand Poliocrete
Etoit fort bon Pescheur? non de simples Poissons, ’ .
Mais ce Monarque adroit dans toutes les saisons �
Malgr? ses ennemis. et lent raae indiscrete,
St;avoit dans ses illlts ’fort a o?’opos jettez,
Prendre leurs meilleu[es Citez.
Jamais Pescheur de si sure fortune,
I1 ne s’en ?ch;ipoit pas une.
Or comme’ aprks la pelne on aime le repos �
Ce grand Pescheur }’$tant/t diverses reprises,
Fourni de Poi?sons des plus gros,
Se roodera sol m?me et contant de ses prises
Pendit filets au croq, serra ses hameqons,
Et fit treve avec les Poissons.
Ce n’est pas tout, il veut que e peuple aquatique
Prenne part aux p’laisirs qui naissent de la Paix;
Q.u’il en gofite tousles attraits:
Et pour le divertir d’une douce Musique
Assis au b6i’d de l’onde il ’olnt a son Hautbois
Ces sons harmonieux dune charmante voix:
VivOs heureux, vivos tranquiles,
Disok ce Pescheur, en chantant,
Reposez-vous, Poissons, pour moi je suis tontent
Et prefere la paix/t cent prises faciles,
Qu’en suivant un uste courrous
l?aurois peu faire-malgr? vous;
Venez tous former en cadance

Ainsi dans les anciennes éditions.