Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 3.djvu/98

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Tu regretes des biens qui ne te touchent plus.
Je t’ay fait voir tes camarades,
Ou morts, ou mourans, ou malades.
Qu’eſt-ce que tout cela, qu’un avertiſſement ?
Allons vieillard, & ſans replique ;
Il n’importe à la republique
Que tu faſſes ton teſtament.
La mort avoit raiſon : Je voudrois qu’à cet âge
On ſortiſt de la vie ainſi que d’un banquet,
Remerciant ſon hoſte, & qu’on fiſt ſon paquet ;
Car de combien peut-on retarder le voyage ?
Tu murmures vieillard ; voy ces jeunes mourir,
Voy les marcher, voy les courir