Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 4.djvu/182

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De l’Olimpe & du Stix, il en ſera parlé.
Roulant en ſon cœur ces vengeances,
Il choiſit une nuit liberale en pavots :
Chacun eſtoit plongé dans un profond repos ;
Le Maiſtre du logis, les valets, le chien meſme,
Poules, poulets, chapons, tout dormoit. Le Fermier,
Laiſſant ouvert ſon poulailler,
Commit une ſottiſe extrême.
Le voleur tourne tant qu’il entre au lieu guetté ;
Le dépeuple, remplit de meurtres la cité :
Les marques de ſa cruauté,
Parurent avec l’Aube : on vid un étalage
De corps ſanglans, & de carnage.
Peu s’en falut que le Soleil
Ne rebrouſſaſt d’horreur vers le manoir liquide.