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LE COLLECTIVISME

écoulés, assure à chaque homme, à la sueur de son front, son pain quotidien.

Il semble qu’une telle œuvre devrait éveiller les enthousiasmes des plus indifférents et provoquer entre ceux qui gouvernent une émulation fiévreuse. Il n’en est rien pourtant : ils renient l’égalité et la fraternité, acclamées par eux, pour conserver la liberté précaire et cruelle d’exploiter leurs semblables et de s’enrichir à leurs dépens, au lieu de s’enrichir avec eux.

Ce serait à désespérer des hommes, si l’histoire, hélas, n’était le récit de leurs erreurs, de leurs égoïsmes, de leurs résistances. Toujours il a fallu lutter, et les récoltes ne semblent vouloir pousser que sur un sol abreuvé de sang humain.

Il serait si facile pourtant de s’aimer les uns les autres et de se conduire en frères d’une vaste et unique famille. Assez de pleurs ont rougi assez de yeux. Nous osons espérer que ce sera parmi des cris de joie, des sourires et des chansons que le vingtième siècle, qui va commencer, verra s’ouvrir le règne humain du collectivisme.

Si ces quelques pages succinctes peuvent y avoir aidé, dans une faible mesure, notre plus intime désir se trouvera accompli.


FIN