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LE COLLECTIVISME

de quelques actionnaires, permettront au gouvernement collectif de créer des écoles, de supprimer des impôts, de développer les routes, les voies ferrées et les canaux, et d’en assurer l’usage à tous, pour des prix dérisoires et souvent gratuitement.

Si ce n’est pas là assurer à tous la liberté, nous demandons comment il faut la définir et la déterminer.

Il résulte de ce que nous venons de dire, que la liberté vraie, telle que le collectivisme prétend l’assurer à tous, n’est plus incompatible avec l’égalité et la fraternité, telles que le christianisme les a proclamées.

En vain, au cours des siècles, ces mots ont été répétés : les conditions économiques ont mis obstacle à ce que l’égalité et la fraternité se réalisent en ce monde. Mais l’heure est proche, où il sera possible de laisser s’asseoir tout homme au banquet de la vie. Les méthodes, dès ce jour, découvertes et appliquées permettent de nourrir tout homme à sa faim et de l’abreuver à sa soif. Le miracle de la multiplication des pains est désormais, un miracle banal.

La terre n’attend plus que la bonne volonté des peuples pour donner avec prodigalité et donner sans épuisement, tout ce qui peut aider à satisfaire les besoins les plus exaltés.

Il suffit de vouloir, pour que l’abondance actuelle, qui provoque des crises de pléthore, mille fois plus pénibles et plus contradictoires que les crises de misère et de famine des siècles