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LE COLLECTIVISME

Les trois procédés ont abouti à un asservissement des multitudes au profit de minimes oligarchies nobiliaires, financières ou gouvernementales. Ils ont abouti là, parce qu’ils ont été maniés par des minorités contre des majorités. Et il importe de se demander si, maniés par des majorités contre des minorités, maniés par des unanimités, les profits qu’ils ont assurés à quelques individus ne pourront pas se multiplier d’une manière fantastique, pour la plus haute joie et la définitive délivrance de tous les hommes. Et ainsi serait réalisée, une fois de plus, par un acte de solidarité et d’amour, la légende biblique de la multiplication des pains.

Les trois procédés que nous venons d’énumérer, semblent, en effet, devoir se combiner dans un organisme social parfait.

Il existe en effet des labeurs auxquels la plupart des hommes chercheraient à se soustraire, à cause du discrédit dont, à tort ou à raison, l’opinion publique a affublé certains métiers.

Il existe d’autre part des services, qui intéressent tous les citoyens à un égal degré et que, pour ce motif, la collectivité seule peut organiser de manière à ce que dans le moindre bourg les bénéfices en soient acquis à tous et à chacun.

Il existe enfin des professions dont il est loisible d’abandonner l’exercice à la libre expansion des volontés individuelles.

Les labeurs de la première catégorie, parmi lesquels on peut ranger la voirie, la police, l’hygiène seront imposés, s’il est nécessaire, à titre