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avons trouvé qu’aussi bien elle était trop longue, et l’embarrassait. Présentement nous sommes à Clamart au-dessous de cette fameuse montagne où est situé Meudon (23) ; là nous devons nous rafraîchir (24) deux ou trois jours. En vérité, c’est un plaisir que de voyager ; on rencontre toujours quelque chose de remarquable. Vous ne sauriez croire combien est excellent le beurre que nous mangeons ; Je me suis souhaité vingt fois de pareilles vaches, un pareil herbage, des eaux pareilles, et ce qui s’ensuit, hormis la batteuse (25), qui est un peu vieille.
Le jardin de M.C.* (26) mérite aussi d’avoir place dans cette histoire ; il a beaucoup d’endroits fort champêtres, et c’est* ce que j’aime sur toutes choses. Ou vous l’avez vu, ou vous ne l’avez pas vu ; si vous l’avez vu, souvenez-vous de ces deux terrasses que le parterre a en face et à la main gauche, et des rangs de chênes et de châtaigniers (27) qui les bordent : je me trompe bien* si cela n’est beau. Souvenez-vous aussi de ce bois qui paraît en l’enfoncement, avec la noirceur d’une forêt âgée de dix siècles : les arbres n’en sont pas si vieux, à la vérité ; mais toujours peuvent-ils passer pour les plus anciens du village, et je ne crois (28) pas qu’il y en ait de plus vénérables sur la terre. Les deux allées qui sont à droite et à gauche me plaisent encore : elles ont cela de particulier que ce qui les borne est ce qui les fait paraître plus belles. Celle de la droite a tout à fait la mine d’un jeu de paume ; elle est à présent bordée d’un amphithéâtre de gazons, et a le fond (29) relevé de huit ou dix marches : il y a de l’apparence que c’est l’endroit où les divinités du lieu reçoivent l’hommage qui leur est dû.
- Si le dieu Pan, ou le Faune (30),
- Prince des bois, ce dit-on (31),
- Se fait jamais faire un trône,
- C’en sera là le patron.
- Si le dieu Pan, ou le Faune (30),
- Deux châtaigniers, dont l’ombrage
- Est majestueux et frais.
- Le couvrent de leur feuillage,
- Ainsi que d’un riche dais.
- Deux châtaigniers, dont l’ombrage
- Je ne vois rien qui l’égale.
- Ni qui me charme à mon gré
- Comme un gazon qui s’étale
- Le long de chaque degré.
- Je ne vois rien qui l’égale.
- J’aime cent fois mieux cette herbe
- Que les précieux tapis
- Sur qui l’Orient superbe
- Voit ses empereurs assis.
- J’aime cent fois mieux cette herbe
- Beautés simples et divines,
- Vous contentiez nos ayeux (32)
- Avant qu’on tirât des mines (33)
- Ce qui nous frappe les yeux.
- Beautés simples et divines,