De celle que j’adore
Vous moissonne en chemin.
Mais j’aperçois Acis : il aime Galatée.
Son ardeur pourrait bien être enfin écoutée.
Il est beau, c’est assez ; et les filles des dieux
Ne consultent que leurs yeux.
Scène II
Acis, Timandre.
ACIS
Soleil, hâte tes pas ; amène ma déesse.
Ô qu’heureux sont les amants
Qui te reprochent sans cesse
La vitesse des moments !
TIMANDRE
Acis !
ACIS
J’entends la voix de l’amant de Clymène.
Cher Timandre, à qui seul j’ai découvert ma peine,
N’as-tu point rencontré celle dont les beautés
Ont même sur Vénus la victoire emportée ?
TIMANDRE
Je viens de la quitter ; elle aide Galatée
À se parer des trésors de ces prés.
ACIS
C’est Galatée elle-même
Que je viens chercher en ces lieux.
Tu t’es trompé, Timandre, et crois trop à tes yeux
Quand on dit la beauté suprême, On dit la Nymphe…
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