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Le Bouif errant

Mitzi poussa un cri de surprise :

— Quelle dînette ? Où avez-vous trouvé ce festin ?

— Au marché de tout le monde, Princesse. En se baissant, le premier imbécile venu est capable d’en faire autant que moi.

— Non, fit Mitzi, vous êtes trop modeste, monsieur Bicard.

— Comment appelles-tu ce potage et ces coquilles ? demanda Sava.

— Moules à la Plénipotentiaire, hurla Bicard d’une voix de stentor. Dorade à la Lucullus, fruits de saison ; Château-la-Pompe.

Le Bouif annonçait les plats dans une sorte de trompe en métal.

— Quel est cet instrument, Alfred ?

— Un porte-voix, destiné à la manœuvre des navires. Un truc qu’un sous-marin aura perdu en venant visiter l’île. C’est pas rare de rencontrer des vestiges des navigateurs. Celui-ci est peut-être un appareil historique qui dut servir à Christofle colon, à la Pérouse ou à Fiasco de Gama ?

— Étrange, murmura Sava.

— Ballot, ricana le Bouif, la bouche pleine. Pendant que vous vous baladiez tous les deux, dans les sentiers remplis d’ivresse, j’ai fait bien d’autres découvertes. Un œuf, une cigarette, un bout de cigare usagé.

— Ah ! ah !… fit Sava, mais en ce cas…

— Très normal, assura Bicard. Quand un Cyclope ou une Torpedo comme l’Ouragan d’hier soir apporte ici trois voyageurs et un dirigeable