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Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/223

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Le Bouif errant

et les aéroplanes passent fatalement au-dessus de l’île. C’est une épave de l’ambiance asmosphérique. Une voyageuse qui aura laissé tomber son nécessaire de ravalement.

— Bicard, ton imagination t’empêche de raisonner. Nous ne sommes pas dans une île de Robinsons.

— Alors, où sommes-nous ? Ladislas.

— Nous finirons bien par le savoir.

— Et nous crèverons de faim en cherchant le nom d’un patelin qui n’existe pas sur les Atlas. Moi, j’appellerai tout ça : L’île Mitzi.

— Merci, Bicard, fit la jeune fille.

— J’organiserais tout de suite la colonie. Je serais le Gouverneur de l’île… La Princesse serait la Gouvernante…

— Et moi je serais le Gouverné, conclut Sava.

— Faut être juste, expliqua le Bouif. Tu as toutes les qualités pour ça. En pays civilisé, Monarchie, République ou Dictature ; t’as le physique d’un gigolo, et les capacités qui lui permettent de surclasser ses contemporains par son inaptitude héréditaire.

Ici, dans une île déserte, la main-d’œuvre a la priorité. La main-d’œuvre et l’espérience du système D.

— Tu es bien gentil.

— Ladislas, expliqua gravement Bicard, je ne dis pas cela pour te mettre en minorité, mais pour trouver des coquillages comestibles, reconnaître des champignons alimentaires, savoir prendre un lapin au collet et pêcher une dorade avec une épingle au