Page:La Fouchardière–Celval — Le Bouif Errant.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
230
Le Bouif errant

Étonnée Mitzi ne savait plus que penser.

Seul Robinson continuait à jouer son rôle. Appuyé sur son fusil, il attendait l’hommage rituel de la Victime sauvée par lui.

Mais la Poule, échappée à la lèche-frite, ne songeait pas du tout à se prosterner devant Bicard. Elle paraissait, au contraire, devenir de plus en plus furieuse. Si bien qu’au lieu de prendre le pied de Bicard et de se le placer sur sa tête ; ce fut elle qui plaça sa main sur la figure de son sauveur. Robinson venait d’être giflé par Vendredi.

— Idiot ! hurlait la belle fille. Que vient faire ici ce paquet de nouilles ? Sortez-moi ça, vous autres.

— À grands coups de souliers dans les fesses ! clamait, de son côté, une sorte de négrier blanc. trapu, court sur pattes comme un carlin, dont il possédait, du reste, la physionomie maussade et l’aboiement désagréable. Avez-vous entendu, tas de brutes ?

— Oui, monsieur Clairville, firent les Cannibales obéissants.

Le Bouif était tellement surpris de ce dénouement imprévu qu’il ne songeait même pas à se défendre.

Heureusement Sava et Mitzi s’interposèrent à leur tour.

Et ce fut alors les nègres et le Négrier qui s’étonnèrent.

— Qui vous a permis de vous installer dans cette île, vociférait l’homme blanc ? N’avez-vous pas lu l’écriteau ? « Île déserte interdite aux promeneurs » ?