de cette malheureuse princesse devant les fenêtres
du duc, madame la comtesse de Buffon, qui alors
était sa maîtresse, se mettant au balcon et la reconnaissant
à ses beaux cheveux, s’écria : Ah ! le malheureux,
il m’en fera faire autant. Le duc jouait au
creps avec beaucoup de monde, entr’autre un Anglais,
dont j’ignore le nom, lorsqu’on entendit la
musique qui précédait la tête de cette malheureuse
et respectable princesse. Tout le monde quitta la
table pour voir ce que c’était, et le duc dit froidement :
C’est la tête de madame de Lambale : ils ont eu
tort de l’assassiner, elle était si bête !!! Chacun fut
reprendre sa place : l’Anglais seul quitta cette bonne
compagnie ; le duc lui demanda pourquoi ? celui-ci
lui répondit : Adieu monsieur, je ne joue point avec
un homme qui voit passer aussi tranquillement que vous
la tête d’une belle-sœur aussi respectable et aussi atrocement
assassinée. L’Anglais sortit, et le duc continua
son jeu.
À Athènes, pareil massacre se fit dans les prisons, Eurymédon fut un des principaux égorgeurs.
Le lendemain des égorgemens des prisons, une dame, que je connais beaucoup, fut chez un particulier pour acheter quelque chose de bas prix, puisque cela ne lui devait coûter que douze sols : comme elle y fut matin, cet homme lui dit d’un ton brutal : Ah ! si comme moi, vous en aviez égorgé dix-