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NOTES.

Aristide et Thémistocle furent bannis d’Athènes ; Sénèque ne se peint à la mémoire qu’au milieu de son bain sanglant ; un jugement inique doit précipiter Miltiade dans le Barathre ; il expire dans les fers, et le droit de l’ensevelir ne s’accorde pas même à son fils : il faut qu’un fils achète le cadavre de son père ; et, lui-même, après avoir signalé son courage, est payé par le bannissement. Les Athéniens, jaloux du mérite de Xénophon, le condamnèrent à l’exil après sa fameuse retraite. Thucydide, général athénien, fut exilé. Le général Pâches se tua à son retour de Mytilène, par l’injustice des Athéniens. (Nous avons notre Paches français, mais il ne se tuera point.) Le brave Hermocrates fut chassé de Syracuse. Camille indigné s’impose un exil volontaire ; Germanicus est empoisonné ; Agricola empoisonné ; Agis étranglé par l’ordre d’un Ephore. Cicéron livre sa tête à Popilius dont il sauva la vie. La ciguë termine la vie de Socrate : que dirai-je encore de l’antiquité et de l’ingratitude des Républiques ? nos Républicains français n’ont-ils pas eu le même sort.

Confondus par leRépublicains ou non,
Confondus par le crime et par l’ambition,
Trahis par l’amitié, jalousés par l’envie,
Vous aurez mis vous-mêmes un terme à votre vie.
Vous aurez mis vous(Scène première, acte 3.)