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LA FRANCE FOUTUE,


Nous devons l’un et l’autre, unis par des sermens,
Nous livrer tous les deux à nos ressentimens.
Je ne puis quant à moi songer à me contraindre.
De la France, Seigneur, nous avons à nous plaindre :
Vous, de sa cruauté, d’un amour malheureux,
De l’outrage secret qu’elle fait à vos feux (26).
Moi, je viens près de vous punir sa perfidie,
Et me venger enfin de la Pensylvanie (27).
Qu’avait-elle besoin, par de puissans secours,
De venir se mêler de mes filles d’amours ?
À ses chastes désirs que faisait ma querelle (28) ?
Pourquoi donc sans profit aider une rebelle,
Et donner aux fouteurs déjà présomptueux
L’exemple virulent[1] de vils séditieux ?
Pour l’honneur des bordels, entrez dans ma vengeance :
Nous pouvons, vous et moi, nous venger de la France.
Elle a par des refus outragé votre cœur,
De votre vit bandant dédaigné la roideur ;
Elle vous a bravé, rejeté votre hommage :
Pour d’autres que pour vous, gardant son pucelage,
La lassive pucelle, au mépris de vos droits,
Sans vous rien accorder, veut vous donner des lois.

  1. La révolte d’un pays ressemble à un corps vérolé.