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Page:La France foutue, 1796.djvu/85

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TRAGÉDIE.




SCÈNE III.

LA FRANCE, LA VENDÉE, LE DUC
D’ORLÉANS.
D’ORLÉANS.

Madame, c’est en vain que vous faisant la cour
Naguères, je vous ai parlé de mon amour :
Envain bandant pour vous, mais n’osant vous le dire,
Je crus par des détours pouvoir vous en instruire.
Vous fermâtes l’oreille à mes faibles accens,
Et laissâtes brûler mon cœur et mon encens :
Mais les tems sont changés, vous n’êtes plus pucelle,
Quoique sans cesse fraîche, aimable et toujours belle.
Je puis donc sans blesser les lois de la pudeur
Plus libre qu’autrefois, vous parler en fouteur ;
Près de vous, en ce jour, être plus à mon aise,
Et vous parlant enfin en femme que l’on baise,
Vous dire que pour vous je sens encor des feux :
Mais que de vos appas dès long-tems amoureux,
J’eusse dans ces instans perdu ma retenue,