Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/27

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— Une erreur ! s’écria la petite bonne avec un geste énergique. Une erreur ! coquin ! voleur d’enfant !

— Suis-je en effet accusé de quelque crime  ? demanda l’inconnu avec une dignité calme au commissaire de police. Dans ce cas, monsieur, veuillez m’expliquer de quoi il s’agit.

Le magistrat désigna la domestique qu’il retenait en même temps par le bras.

— Mademoiselle vous accuse, dit-il, de lui avoir enlevé une petite fille de trois ans.

Le charlatan pâlit.

— Mademoiselle se trompe, répondit-il.

— Certainement, ajouta Belle et Bonne qui s’agita comme si ses pieds eussent posé sur des charbons ardents, elle se trompe.

— Je me trompe ! exclama l’accusateur féminin en bondissant malgré les efforts du commissaire jusque sur la marche de l’escalier où se tenait le charlatan. Ah ! je te reconnais bien, va, avec ton regard effronté et ton air patelin ; tu m’as vendu de la drogue et tu m’as pris l’enfant.

— Ceci est insensé, Monsieur le commissaire, dit le jeune homme. Que ferais-je d’un enfant à mon âge et avec ma profession aventureuse ?