Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

use ! vous êtes coupable et il vous faut une victime, n’est-ce pas, pour excuser votre faute  ?

Il y eut un instant de silence et de surprise pendant lequel la jeune fille elle-même perdit de son assurance.

— Monsieur le commissaire, reprit le charlatan, je vous dois, je dois à madame la vérité sur quelques détails de cette malheureuse affaire : Oui, j’ai tenu l’enfant par la main ; oui, j’ai quitté ma place ; mais savez-vous pourquoi  ? la petite fille, profitant d’un instant où sa bonne ne songeait plus à elle, était revenue près de moi me demander d’autres bonbons ; je cherchai mademoiselle et lui dis, elle doit s’en souvenir : Prenez garde ! il est dangereux d’abandonner des enfants dans cette foule. Malheureuse ! si on vous la volait !

— C’est un mensonge ! c’est un mensonge, monsieur le commissaire !… il a pris mon Anina ! il l’a emportée pendant que je lui achetais des jouets. Oh ! si je pouvais trouver quelqu’un de ceux qui étaient là.

— J’y étais, moi, dit une douce voix derrière les autres.

C’était Clairette qui venait rassurer Belle et Bonne sur l’état de son enfant.