Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/46

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s d’amour.

La jeune femme, cependant, ralentit sa marche en approchant d’une jolie maisonnette blanche aux volets verts, nid caché sous la neige à cette heure, comme il l’était en été sous les fleurs. Elle s’arrêta même un instant sur les degrés de l’entrée principale, et toucha avec précaution le cordon de la sonnette, comme si elle eût craint de faire connaître son arrivée. On ouvrit. Un silence de tombe régnait à l’intérieur.

— Eh bien ! demanda la visiteuse à voix basse.

— Mal, toujours mal, répondit-on ; mais entrez vite ; peut-être parviendrez-vous à la faire sortir de son évanouissement.

— Mon Dieu ! je lui apporte cependant de bonnes nouvelles. Est-ce qu’elle ne pourra pas m’entendre  ?

On la fit passer dans une pièce fermée où le jour sombre arrivait avec peine ; elle souleva d’une main tremblante le rideau de l’alcôve, qui retomba aussitôt.

Une femme, jeune encore, mais dont le visage décoloré avait perdu toute expression de vie, respirait péniblement, quoique son regard, éteint dans l’orbite profond, eût la terne fixité du cadavre. Quelques secousses convulsives agitaient sa lèvre desséchée, et sa main crispée sur la couverture, le