étage, et redescend assez vite pour que son absence ne soit pas remarquée.
C’est la quatrième fois, depuis le commencement de la soirée, qu’elle abandonne son poste de maîtresse de maison ; elle revient s’asseoir plus triste, plus distraite ; quelques larmes brillent dans ses yeux si bleus et si rieurs.
Trois personnes l’attendent au comptoir ; les deux premières passent pour rejoindre les danseurs ; la troisième reste immobile et silencieuse. Belle et Bonne lève la tête, et jette un cri de joie.
— Enfin, vous voilà !… Ah ! pourquoi n’êtes-vous pas venu plus tôt ?
— Mon grand-père ? interroge le jeune homme inquiet.
Voyant que Belle et Bonne ne répondait pas :
— Il n’est plus ! dit-il ; je ne devais plus le revoir.
— Rassurez-vous. Il est bien malade, mais nous le guérirons, puisque vous voilà de retour. Venez, venez vite l’embrasser. Et Anina ? demanda la jeune femme, non sans un serrement de cœur, qu’elle déroba au charlatan, pour ne point troubler les premiers instants de sa joie filiale.
— Anina est près d’ici, à l’hôtel ; la fatigue d’un long voyage l’ayant endormie, je n’ai p