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Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/69

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Depuis le jour où les trois voyageurs avaient quitté Paris, on n’entendait plus parler d’eux,

— Il faut qu’il soit mort ! disait parfois la jeune femme en soupirant.

— Allons donc, reprenait son mari, qui voulait railler ce qu’il y avait, de romanesque dans ses généreuses pensées : la famille de la petite était riche, sans doute ; elle aura trouvé au charlatan quelque emploi lucratif qui le retient là-bas. Voilà tout le mystère, chère amie, n’en déplaise à ton imagination trop prompte à s’alarmer.

— Non, non, ce silence n’est pas naturel.

— Sois tranquille ; si l’on avait encore besoin de toi, on donnerait signe de vie.

— Je ne veux pas, je ne peux pas croire à tant d’égoïsme ; de lui, surtout. Ne s’est-il pas dévoué pour retrouver l’enfant ?

— Il espérait peut-être une récompense quelconque.

— Oh ! je répondrais du contraire sur ma tête… et ces diamants qu’on nous a laissés ?…

— Ceci est plus grave ; et si tu voulais m’en croire, nous les mettrions en sûreté.

— Où seront-ils mieux que chez nous  ?

— On ne sait ce qui peut