Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/99

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secrets. Malheur à ceux qui n’ont pas la foi ! malédiction aux sceptiques ! Goutte, catarrhes, phthisie, fièvres, choléra, accidents cérébraux à tous ceux qui doutent ! Avant peu, soyez-en sûrs, on ne conduira plus que les incrédules aux Incurables. » Et le charlatan, distribuant sa drogue, ajoutait : « Voilà la poudre fameuse, découverte par moi à Herculanum, qui guérit tous les maux d’yeux, aussi bien que les maux de dents ; — voilà des petits paquets, composés d’après un secret que m’a révélé un savant lama du Thibet ; — j’ai arraché le mystère de cette pâte, favorable aux poitrinaires, le poignard sur la gorge, à un mandarin chinois de la plus terrible espèce ; — ceci est l’œuvre de patience qu’un saint derviche a terminée après cent ans de travaux ; c’est une liqueur qui allonge la vie de dix ans chaque fois qu’on en avale un petit verre ; — mon élixir vient de Perse, — mes onguents de Patagonie ; — ces emplâtres, qui enlèvent en tombant toute espèce de maux causés par les humeurs, sont composés de la graisse des animaux les plus féroces ; ils se fabriquent au Sahara, le grand désert. »

La verve du charlatan semblait intarissable ; mais son véritable triomphe fut la médecine jaune des mers polaires, qu’il devait aller renouveler, disait-il, à la saison prochaine, et dont les effets étaient merveilleux :