Aller au contenu

Page:La Guéronnière - Histoire de la guerre de 1870-71, 1871.djvu/396

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Tout ce qu’il était loyalement possible de faire pour éviter cette fin a été tenté et n’a pu aboutir. Quant à renouveler un suprême effort pour briser les lignes fortifiées de l’ennemi, malgré votre vaillance et le sacrifice de milliers d’existences qui peuvent encore être utiles à la Patrie, il eût été infructueux, par suite de l’armement et des forces écrasantes qui gardent et appuient ces lignes : un désastre en eût été la conséquence.

Soyons dignes dans l’adversité ; respectons les conventions honorables qui ont été stipulées, si nous voulons être respectés comme nous le méritons : évitons surtout, pour la réputation de cette armée, les actes d’indiscipline, comme la destruction d’armes et de matériel, puisque d’après les usages militaires, places et armement devraient faire retour à la France lorsque la paix sera signée.

En quittant le commandement, je tiens à exprimer aux Généraux, Officier et Soldats toute ma reconnaissance pour leur loyal concours, leur brillante valeur dans les combats, leur résignation dans les privations, et c’est le cœur brisé que je me sépare de vous.

Au Grand Quartier général du Ban-Saint-Martin, le 28 octobre 1870.


Le Maréchal de France, Commandant en chef,

BAZAINE.

Comment l’histoire jugera-t -elle cette proclamation suprême ?

Ce document où le malheureux général met en regard de son désastre, de son nom, les titres de gloire et les noms illustres de Masséna à Gênes, dKléber à Mayence et à Héliopolis, de GouvionSaint-Cyr à Dresde !

,