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XXV
Préface.

très-probable qu’il n’existoit plus alors en France aucun descendant du sieur de La Guette.

Peut-être a-t-on déjà remarqué un fait dont la singularité nous frappe assez pour que nous nous y arrêtions ; c’est que madame de La Guette ne mentionne pas une seule des occasions auxquelles son mari a mérité d’être cité dans la Gazette. Elle n’a pas un mot du combat devant Avranches, ni de l’investissement de Collioure, ni du siège de Lérida. À son tour, la Gazette se tait sur la présence de M. de La Guette à l’affaire de Nancy, au siége de La Motte, à celui de Spire, à la bataille d’Avains, à la levée du siège de Louvain, à la bataille de Nordlingen, au siége de Tortose. Qu’il y ait là une raison spécieuse ou légitime de douter de l’identité des personnages, nous l’accorderons comme on le voudra ; mais nous nions qu’on puisse en rien conclure contre l’authenticité des Mémoires. Il faut se rappeler que Mme de La Guette ne s’est en aucune façon proposé de faire connoître son mari. Elle y a si peu songé qu’elle ne parle jamais de lui, à moins qu’il ne se trouve mêlé aux accidents de sa propre vie. Par exemple, si elle raconte qu’il rejoignit devant La Motte l’armée du duc de La Force, c’est pour nous dire qu’il lui défendit de s’affliger de son départ, ou mieux peut-être, que de ce moment elle prit virilement son parti de toutes les campagnes de M. de La Guette. Elle nous