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souverain du canton de la Perse envoyait au roi d’Ormuz. Il pillait et brûlait les villes de Kismis et de Kalhât. Il prenait la ville de Mascat, dont il ruina le commerce pour le transporter à Ormuz. Il allait lui-même porter des provisions à la garnison de Socotora, pressée par la disette, et ces provisions étaient autant de prises faites sur les vaisseaux ennemis. Enfin, de retour devant Ormuz, il tenta de l’emporter ; mais il avait trop peu de forces. Il eut le chagrin de voir le fort qu’il avait commencé, fini par Atar, servir contre les Portugais. Il tua beaucoup de monde aux ennemis ; mais il fallut renoncer à son entreprise.

Cependant un nouvel adversaire menaçait les Portugais. De tous les princes dont le commerce était traversé ou ruiné par les nouveaux conquérans de l’Inde, le plus intéressé à les combattre était le soudan d’Égypte, qui recevait par la mer Rouge et par le Nil toutes les marchandises des Indes que les nations occidentales venaient chercher au port d’Alexandrie. Ce soudan se nommait Kamset-el-Gauri, que nous appelons dans nos histoires européennes, Campson Gauri. Mir Hossein, amiral d’Égypte, avait mis en mer une flotte régulière de douze vaisseaux montés de quinze cents hommes, et bien autrement redoutables que tous les petits bâtimens des rois de l’Afrique et de l’Inde. Le bois qui avait servi à la construction de cette flotte avait été coupé dans les campagnes de Dalmatie, du consentement des Vénitiens, qui, de