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leur pavillon. Mais cette vaste puissance fut détruite presque aussi promptement qu’elle avait été formée. La domination tyrannique des Portugais, et la haine qu’elle inspirait, fournirent aux nations rivales, à qui la route d’Europe aux Indes devint bientôt familière, les moyens de s’élever sur les ruines des premiers conquérans.

Cependant, pour ne rien omettre de ce qui peut intéresser la gloire des Portugais, il faut dire un mot des deux sièges de Diu, qui appartiennent à peu près à l’époque où nous nous sommes arrêtés, et de la confédération des puissances de l’Inde, dissipée par le courage et les talens d’Ataïde. Ce furent là les derniers triomphes des Portugais.

Bandour, roi de Cambaye, ayant eu besoin des secours des Portugais contre les Mogols de Delhy, leur avait enfin accordé la permission de bâtir un fort à Diu. Dès qu’ils furent en possession du fort, ils devinrent bientôt maîtres de la ville, qu’ils trouvèrent si bien fortifiée, qu’ils n’eurent que très-peu de chose à y faire pour la rendre un des plus fermes remparts de leur puissance. Bandour, fatigué de leur joug appela les Turcs qui, se rendant de plus en plus redoutables, venaient de conquérir l’Égypte et de mettre fin à la domination des Mamelouks. Maîtres de l’Égypte, ils avaient un intérêt direct à combattre les Portugais, qui ruinaient le commerce que le Caire entretenait avec les Indes par l’isthme de Suez et le