Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

compagnie n’y arrivèrent qu’à quatre heures.

Le sommet du pic est un ovale, dont le plus long diamètre s’étend du nord-nord-ouest au sud-est. Autant qu’Édens en put juger, il n’a pas moins de cent quarante toises de longueur sur environ cent dix de largeur. Il renferme dans ce circuit un grand gouffre, qu’on a nommé Caldera, c’est-à-dire la chaudière, dont la partie la plus profonde est au sud. Il est assez escarpé sur tous ses bords, et, dans quelques endroits, il ne l’est pas moins que la descente du pain de sucre. Toute la compagnie descendit jusqu’au fond, où elle trouva, vers quarante toises de profondeur, des pierres si grosses, que plusieurs surpassaient la hauteur d’un homme ; la terre, dans l’intérieur de la chaudière, peut se pétrir comme une sorte de pâte ; et si on l’allonge dans la forme d’une chandelle, on est surpris de la voir brûler comme du soufre. Au dedans et au dehors on trouve quantité d’endroits brûlans, et lorsqu’on y lève une pierre, on y voit du soufre attaché. Au-dessus des trous d’où l’on voit sortir de la fumée, la chaleur est si ardente, qu’il est impossible d’y tenir long-temps la main. La grotte où Édens trouva une chèvre morte est au nord-est, dans l’enceinte du sommet. Le guide l’assura qu’il s’y distillait souvent du véritable esprit de soufre (acide sulfurique) ; mais ce phénomène ne parut point dans le peu de temps que les Anglais y passèrent.

Édens observe que c’est une erreur de s’ima-