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plusieurs endroits, de la glace et de la neige, l’une et l’autre fort dures, quoique couvertes d’eau. Édens fit prendre de cette eau dans une bouteille, et ne fit pas difficulté d’en boire avec un peu de sucre ; mais il n’en avait jamais bu de si froide. Du côté droit, il y avait un grand amas de glaçons qui s’élevaient en pointe, et d’où les Anglais s’imaginèrent que l’eau coulait dans la citerne.

Trois ou quatre milles plus bas, ils découvrirent une autre grotte qui était remplie de squelettes et d’os humains. Ils en virent quelques-uns d’une grandeur si extraordinaire, qu’ils les prirent pour des os de géans. Mais ils ne purent apprendre d’où venaient tant de cadavres, ni quelle était l’étendue de la caverne.

Un Portugais, qui avait voyagé dans les Indes occidentales, répétait souvent qu’il ne doutait pas que l’île de Ténériffe n’eût d’aussi bonnes mines que celles du Mexique et du Pérou. Enfin un ami d’un voyageur avait tiré de quoi faire deux cuillères d’argent, de quelques charges de terre qu’il avait apportées du même côté des montagnes. On y trouve encore des eaux nitreuses, et des pierres couvertes d’une rouille couleur de safran, qui a le goût du fer.

Ce voyageur raconte que , sa qualité de médecin lui ayant fait rendre des services considérables aux insulaires, il obtint d’eux la liberté de visiter leurs cavernes sépulcrales ; spectacle