Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une curiosité qui lui parut fort extraordinaire. C’est la fleur immortelle, qui, étant cueillie, dure plusieurs années sans se faner. Elle croît comme la sauge, et la fleur ressemble à celle de la camomille. L’auteur en prit plusieurs, qui se trouvèrent aussi blanches et aussi fraîches à la fin de l’année qu’au moment qu’il les avait cueillies.

Cada-Mosto rapporte que de son temps l’île était abondante en toutes sortes de bestiaux, et que les montagnes renfermaient beaucoup de sangliers. On y voyait des faisans blancs. Mais, excepté les cailles, il n’y avait point d’animaux qui prissent la fuite devant l’homme. On sent qu’il doit en être autrement aujourd’hui. Quelques habitans racontèrent à l’auteur que, dans l’origine de l’établissement, on y trouva un nombre incroyable de pigeons, qui se laissaient prendre avec un lacet qu’on leur jetait au cou, et qui, ne se défiant d’aucune trahison, regardaient stupidement l’oiseleur. Il ajoute que ce récit lui parut d’autant plus vraisemblable, qu’on voyait encore la même chose dans quelques îles nouvellement découvertes.

Les principales provisions de l’île sont, le chevreau, le porc, le veau, qui est communément assez maigre ; les légumes, les oranges, les noix, les ignames, les bananes, etc. Comme il n’y a point de marchés fixes, la campagne envoie dans les villes ce qu’elle juge nécessaire à la consommation. Uring se plaint que com-