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avait défendue autrefois, et la publication de sa correspondance secrète avec le grand-duc de Russie, lui firent beaucoup de tort dans l’opinion publique, et lui attirèrent de nouvelles inimitiés. Le gouvernement consulaire, qui affectait encore de protéger les idées libérales, persécuta Laharpe pour ses opinions religieuses, et l’exila de Paris. Quelques ans plus tard il lui aurait proposé peut-être d’écrire dans ce sens, pour raffermir la monarchie absolue. On assure pourtant que Laharpe avait refusé une pension que Bonaparte lui avait offerte. Dans l’intérieur de son ménage Laharpe n’avait pas été plus heureux que dans ses relations extérieures. Sa première femme, dégoûtée de la vie, s’était noyée. Laharpe se remaria, mais ce nouvel hymen fut de courte durée ; sa seconde femme l’abandonna.

Exilé d’abord à vingt-cinq lieues de Paris, La harpe obtint la permission d’habiter Corbeil ; et, pour soigner sa santé déclinante, il put revenir à Paris, où il ne fit plus que languir. Il mourut le 11 février 1803. Laharpe était petit de taille ; il avait une élocution facile ; l’habitude de parler en public et d’être écouté avec plaisir par de grandes assemblées, lui faisait trouver doux aussi de parler dans de petites sociétés, où d’autres qui n’avaient point cette assurance, se trouvaient gênés auprès de lui. Saint-Lambert disait que dans huit jours de conversation presque continuelle à la campagne, il n’était échappé à Laharpe ni une erreur de goût, ni un propos qui annonçât le moindre désir de plaire à personne. Saint-Lambert aurait dû excepter les femmes, pour lesquelles Laharpe trouvait toujours des propos galans et aimables. Le grand nombre d’ouvrages qui nous