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serez le reste. » Le pirate lui dit, avec moins de brutalité, que ses compagnons en décideraient ; mais en même temps il lui demanda un mémoire exact de tout ce qu’il avait à bord, surtout de son argent ; et s’il s’y trouvait quelque chose de plus qu’il n’aurait accusé, il protesta qu’il le ferait brûler vif avec sa felouque.

Tous les gens du vaisseau, qui prêtaient l’oreille à cette conférence avec un air de compassion affectée, lui conseillèrent d’un ton d’amitié d’être sincère dans sa déclaration, surtout à l’égard de l’argent, des armes et des munitions, qui étaient, lui dirent-ils, leur objet principal, en l’avertissant que leur usage était de punir fort sévèrement les gens de mauvaise foi. Il leur rendit le compte le plus fidèle qu’il put trouver dans sa mémoire. Aux questions qu’on lui fit sur le dessein de sa navigation présente, il ne répondit pas moins sincèrement ; mais, voyant qu’on était instruit d’avance sur tout ce qu’il répondait, il demanda de qui on tenait tous ces éclaircissemens : on répondit que c’était du capitaine Scot. « Mais vous êtes donc de ses amis ? reprit Roberts. Plus qu’il ne mérite, répliqua le corsaire ; car nous nous sommes contentés de brûler son vaisseau, et nous l’avons mis à terre dans l’île de Buona-Vista. »

On fit ensuite passer les Anglais sur le vaisseau la Rose, de trente-six pièces de canon, commandé par Edmond Lo, chef général des pirates.

À leur entrée dans le vaisseau, tous les pirates