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gagner l’île de Mai ou celle de San-Iago. Il ne connaissait pas celles de Saint-Jean et de Saint-Philippe. Les cartes qu’il en avait vues étaient fort imparfaites ; et, dans plusieurs relations, il se souvenait d’avoir lu que ces deux îles sont fort dangereuses. Il trouva néanmoins dans la suite que l’idée qu’il en avait conçue était tout-à-fait fausse.

Il passa la nuit dans toutes les alarmes qu’ont peut se représenter. Mais, à la pointe du jour, il aperçut à l’est-nord-est Terra Vermilia, ou Punta-de-Ver-Milhari, comme la nomment les habitans. Il eut besoin du jour entier et de la nuit suivante pour s’en approcher. Le lendemain, sans s’être aperçu que personne fût monté sur son bord, il entendit la voix d’un homme qui demandait en portugais si le vaisseau était à l’ancre. Aussitôt il découvrit trois Nègres, de qui était venue cette question. Il leur répondit que, dans l’embarras mortel il était, à peine connaissait-il sa situation ; mais qu’il cherchait l’île de San-Iago. Alors un d’entre eux, qui se nommait Colau-Verde, l’assura qu’il connaissait parfaitement San-Iago, Saint-Philippe et Saint-Jean, qu’il pouvait le mener dans quelque port de ces trois îles qu’il voulût choisir ; que celle de Saint-Philippe était abondante en provisions, mais que l’ancrage était mauvais et la mer fort haute ; qu’au contraire Saint-Jean avait un excellent port, où il promettait de le conduire sûrement.

Roberts accepta cette offre. Il s’efforça d’a-