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La pierre végétale est plus commune à Bona-Vista que dans les autres îles. C’est un madrépore qui croît en tiges comme le corail ; mais elle est plus poreuse, et d’une couleur grisâtre. Les Nègres s’en frottent la peau pour la nettoyer. On trouve aussi de l’ambre gris autour de Bona-Vista ; mais il faut se garder de l’artifice des insulaires, qui ont trouvé le secret de l’altérer ou de le contrefaire avec une sorte de gelée ou d’excrément que la mer jette sur leurs côtes. Ainsi partout la fraude habite avec le commerce.

Toute l’île est fort sèche, et généralement stérile, même dans les meilleurs cantons. La terre n’est qu’une sorte de sable ou de pierre calcinée, sans aucune apparence d’eau qui puisse l’humecter, excepté dans la saison des pluies, qui s’écoulent aussi rapidement qu’elles tombent.

On y voit cependant des bestiaux, du blé, des ignames, des patates et quelques lataniers. Les principaux fruits de l’île sont les figues, les melons d’eau ; mais Dampier dit que les figuiers y ont si peu d’écorce, que le fruit en devient fort insipide. Les Nègres s’y nourrissent de citrouilles et d’une sorte de légumes semblables aux fèves qu’ils nomment callavance.

Le coton est beaucoup moins abondant à Mayo qu’à Bona-Vista ; mais on y voit une sorte de soie de coton qui croît sur les coteaux sablonneux des salines, sur un arbrisseau fort tendre, de trois ou quatre pieds de hauteur, dans une cosse de la grosseur d’une pomme.