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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/365

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peut-il s’assurer, que ce qu’il a reçu d’eux ne lui sera point enlevée. Beckman parle d’une friponnerie qui leur est fort ordinaire dans la vente de leurs bestiaux. Ils les amènent par les cornes ou par les jambes avec une corde pourie. Lorsqu’ils en on reçu le prix, suivant les conventions, et qu’ils les ont délivrés, ils se retirent à quelque distance, où ils font ensemble un bruit terrible par leurs cris et leurs sifflemens. Les bestiaux, que la vue d’un visage blanc, dit l’auteur, n’a déjà que trop effrayés, s’épouvantent encore plus, et se donnent tant de mouvement, qu’ils rompent leur corde. Alors ils ne manquent pas de prendre la fuite vers les montagnes d’où ils sont venus.

Dampier s’imagine que les habitans de Praya ont reçu l’inclination au vol de leurs ancêtres, qui étaient des criminels transportés, et qu’elle est passée chez eux comme en nature. On peut aussi présumer que la corruption de leurs mœurs vient de leur commerce avec les pirates, qui fréquentent beaucoup ce port.

L’île de Saint-Philippe ou de Fuego, ayant été découverte par les Portugais le premier jour de mai, qui est la fête de Saint-Jacques et de Saint-Philippe, a reçu le nom d’un de ces deux saints, comme San-Iago a pris le nom de l’autre, et Mayo celui du mois, pour avoir été découverte le même jour. Cependant on la nomme plus ordinairement l’île de Fuego ou du Feu, à cause de son volcan.

La terre de l’île de Fuego est la plus haute