Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/370

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pendant, à peu de distance de Saint-Philippe, ou de Fuégo, elle paraît basse en comparaison. Elle est fertile en maïs, en courges, en melons d’eau, en bananes et en patates ; les vaches, les chevaux, les ânes et les porcs y sont en fort grande quantité.

L’île de Saint-Jean est fort abondante en salpêtre. Le gouverneur offrit à Roberts de lui en procurer la cargaison d’une felouque aussi grande que celle, qu’il avait perdue, c’est-à-dire, du port de soixante tonneaux. Le salpêtre croît dans les caves, où tous les murs en sont couverts, et dans les creux des rochers, où il se trouve de l’épaisseur de deux doigts. Roberts eut la curiosité de faire divers essais de la terre de l’île. Il tira de certains endroits de nitre, et dans d’autres, depuis jusqu’à . Il trouva que la plus grande partie des rocs est imprégnée de ce minéral et cimentée de nitre comme une sorte de glu ; car dans la saison pluvieuse, où l’humidité dissout les sels, il remarqua que les rocs s’encroûtaient, et que la sécheresse les faisait tomber en poussière. Il est persuadé que cette île est riche en mines de cuivre, et peut-être en métaux plus fins ; ses preuves sont qu’il trouva plusieurs fontaines arides qui ne manquaient pas de vitriol ; ce qu’il vérifia facilement en y mettant un couteau fort net, qui se couvrit, en moins d’une minute, de parties de cuivre très-épaisses et d’une couleur presque aussi belle que celle de l’or. Il l’y laissa plus longtemps, et, l’ayant fait sécher,