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péditions. Mais il fallut du temps pour connaître un pays aussi immense. Les Antilles, le Mexique, la Nouvelle-Grenade et le Pérou furent explorés, dévastés, pillés et convertis d’abord. De leur côté, les Portugais se hâtèrent de profiter de la découverte d’une partie du monde que l’Espagne était hors d’état d’occuper toute seule ; ils prirent possession du Brésil ; cependant ces deux puissances, dont toute la population se serait perdue dans le quart de l’Amérique, se disputèrent ce continent immense ; il fallut que le pape, sur leur invitation, quoique sans aucun droit, tirât la ligne de démarcation entre les prétentions des deux puissances : après cette vaine démarche, elles se crurent, ou feignirent de se croire dûment autorisées à disposer à leur gré de chaque lot ; elles ont possédé l’Amérique pendant plusieurs siècles, sans avoir réussi à la civiliser, mais elles en ont extrait une immense quantité d’or, d’argent et de pierres précieuses. Elles ont même si peu contribué à faire connaître leurs possessions, que les renseignemens importans nous viennent pour la plupart de voyageurs étrangers, que la curiosité avait conduits dans ces pays, et qui ne les ont pas visités sans des obstacles de la part des gouvernemens.

Dans le courant du seizième siècle, les diverses parties de l’Amérique furent successivement découvertes et occupées : les Anglais, dont la marine avait pris des accroissemens rapides, s’étaient attachés à la découverte du nord de ce continent ;