Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 1.djvu/47

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connaître, avec des soins et une exactitude dignes de servir de modèle à tous ceux qui auront à remplir de pareilles missions. Les Français, si glorieusement occupés ailleurs, n’avaient pourtant point abandonné les recherches géographiques. Si les Anglais nous faisaient mieux connaître la pointe méridionale de l’Afrique, les Français trouvaient en Égypte matière à des descriptions bien plus intéressantes. Le capitaine Marchand avait fait autour du monde, un voyage heureux et modeste, qui, pour être apprécié ce qu’il vaut, attendait la plume d’un navigateur distingué. M. de Fleurieu a su y ajouter un prix nouveau, en donnant aux marins toutes les instructions qui peuvent rendre leurs courses moins périlleuses et plus utiles, en les préparant à recevoir le bienfait des nouvelles mesures, et en proposant une division plus méthodique des mers…. M. Buache a préparé pour nos navigateurs tous les renseignemens qui peuvent diriger leur marche. Muni de ces instructions, le capitaine Baudin alla reconnaître les côtes de la Nouvelle-Hollande dans une expédition recommandable, surtout, par les services qu’elle a rendus à l’histoire naturelle. Enfin, pour terminer par un voyage qui renferme tous les genres de mérite, M. de Humboldt a fait à ses frais une entreprise qui honorerait un gouvernement, seul avec son ami Bonpland, il s’est enfoncé dans les déserts de l’Amérique : il en a rapporté six mille plantes avec leurs descriptions, les positions de plus de deux